Édition du mardi 31 octobre 2006
Incendies de bus: polémique sur une prime à la dénonciation
La Fédération des usagers des transports ne veut pas laisser passer l'incendie du bus à Marseille et veut le faire savoir. Elle entend «provoquer un débat», en promettant «une prime de 2.000 euros à la personne dont les informations permettront de faire arrêter les incendiaires du bus marseillais» dans lequel une femme de 26 ans a été très grièvement brûlée samedi, a annoncé dimanche soir 29 octobre son président.
Jean-Claude Delarue, président de la Fédération des usagers des transports et des services publics (FUTSP), présente cette somme d'argent comme «une prime à la solidarité citoyenne» et entend «provoquer un débat sur le thème: "comment respecter la loi du silence quand il s'agit d'atteinte à une vie humaine?"».
«Il est clair qu'on doit dire "stop" à une omerta qui permettrait aux incendiaires d'échapper à la juste sanction de leur acte. Il s'agit d'une mesure exceptionnelle pour un acte exceptionnellement grave», a-t-il dit.
Jean-Claude Delarue a affirmé qu'«il y a 15 ou 20 ans, après le meurtre d'un passager dans un bus à Saint-Denis», sa fédération avait déjà «réalisé une affichette, en accord avec la RATP, pour proposer une prime de 5.000 francs à la personne dont les informations permettraient d'arrêter l'auteur». Jean-Claude Delarue a assuré que «quelques temps plus tard, des personnes avaient dénoncé le meurtrier et n'avaient pas réclamé les 5.000 francs parce qu'ils avaient agi par civisme». «Au minimum, cela avait provoqué une prise de conscience», a-t-il encore déclaré, sans apporter plus de précisions sur cette affaire.
De son côté, dans un communiqué diffusé hier, la Fédération nationale des associations dusagers des transports (FNAUT) se désolidarise de loffre avancée par Jean-Claude Delarue, président de la FUTSP, dune prime de 2.000 euros à toute personne fournissant des informations permettant darrêter les auteurs des violences. «Cette initiative irréfléchie, populiste et sans légitimité ne peut que gêner laction difficile des pouvoirs publics.»
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
Le nombre de femmes dans les conseils régionaux est passé de 8,5% en 1988 à 47,6% aujourd'hui
Retrouver une édition
Accéder au site